L’école francophone Ovide Decroly de Renaix est la dernière école francophone se situant en Flandre, plus précisément à Renaix, une commune à facilités linguistiques. Les écoles francophones se situant dans les communes à facilités font partie pédagogiquement du giron de la Fédération Wallonie-Bruxelles même si elles sont sous la tutelle de la région flamande en ce qui concerne leur organisaion Cette école a fait récemment polémique parce qu’elle a décidé pour sa rentrée de suivre le nouveau calendrier académique francophone adopté récemment dans le cadre du décret réformant les rythmes scolaires. Elle est aujourd’hui menacée de sanctions par le ministre flamand Ben Weyts qui conteste le fait que l’école suive le calendrier francophone. Une polémique juridique a lieu en ce moment sur cette question. Les médias en parlent. Mais c’est oublier que l’existence même de l’école est menacée. J’avais interrogé la Ministre Désir au parlement sur le sujet.
Dans un contexte politique local où les facilités linguistiques sont de plus en plus remises en cause, l’école est isolée. Des acteurs de terrain comme Lech Schelfout, acteur de l’éducation et conseiller communal Groen font remonter des informations très inquiétantes. Les effectifs des élèves se réduisent considérablement en raison de cet isolement. L’école n’est plus acceptée dans les plateformes de concertation locales importantes pour bénéficier des partenariats avec les acteurs venant en soutien aux écoles en difficultés.
Elle n’est plus inclue dans le système d’inscription et d’information commune. Certains acteurs qui font du soutien scolaire ne peuvent pas travailler avec cette école en raison des exigences de la Ville. Elle reçoit assez peu de ressources en lien avec ses difficultés. L’autorité flamande veut-elle voir cette école disparaître ? Le 7 juin dernier, j’ai interrogé la Ministre Désir en commission de l’Éducation sur la situation de l’école. Elle a confirmé que la population de l’établissement est en diminution depuis 10 ans. Elle a aussi affirmé que l’école bénéficie à titre dérogatoire d’un éducateur depuis des années. La Ministre estime que la nouvelle équipe redynamise l’école. Mais malgré cet engagement des équipes éducatives, des familles hésitent chaque année à y inscrire leurs enfants. C’est une mort lente annoncée.
Dans ce contexte difficile, les équipes et les parents sont très prudents. Certains acteurs de terrain estiment que la Fédération Wallonie-Bruxelles doit se montrer plus créative pour venir en aide à l’école et stabiliser son avenir. C’est ce que j’espère et demande. En attendant, je continuerai à instruire ce dossier au parlement et à être en contact avec celles et ceux qui oeuvrent dans l’ombre ou dans la lumière pour que cette école continue à avoir un avenir. Merci à elles et eux. L’éducation doit dépasser les querelles linguistiques.