“Ce qui se passe à l’Est du Congo, ce que les populations subissent est tout aussi violent que ce qui se passe en Ukraine et en Palestine et la manière dont nous traitons ce problème politiquement et médiatiquement n’est pas acceptable.”, déclare Kalvin Soiresse Njall. Le député bruxellois Ecolo, président du parlement de la Cocof était l’invité de Bonjour Bruxelles.
“Il est essentiel de mettre la lumière sur ce qui se passe dans la région du Kivu car nous avons une responsabilité sur ce qui se passe là-bas“, poursuit le député. Qui appelle aussi à sortir de la vision misérabiliste “que nous avons de ce conflit” pour aller à la source du problème : le monde entier convoite les ressources du Congo, le coltan et le cobalt, “parce que pour la transition numérique et énergétique nous aurons besoin de 5 fois plus de cobalt en 2030 et 15 fois plus en 2050. Il faut sortir du capitalisme effréné qui encourage la consommation au lieu de privilégier les filières de recyclage.”
Et de lancer un appel à la ministre des Affaires étrangères, Hadja Lahbib. “Notre rôle au niveau des Nations Unies doit être activé fortement. Il faut mettre les acteurs autour de la table pour arrêter ce drame effroyable et la Belgique doit mettre les mêmes moyens et faire les mêmes efforts pour la RDC que pour l’Ukraine.”
Kalvin Soiresse Njall plaide pour une transition écologique solidaire. “La justice environnementale doit s’appliquer en Belgique mais aussi vis-à-vis des populations du sud car la manière dont l’extraction des minerais est faite dégrade le cadre de vie, entraîne des guerres et de graves problèmes de santé.” “Le consommateur ne payera pas beaucoup plus cher si on investit dans les filières de recyclage. ”
“Le parlement n’est pas le lieu d’un office religieux”
Sur l’invitation par le vice-président de la Cocof Hasan Koyuncu (PS) d’un imam au sein de l’assemblée régionale, Kalvin Soiresse estime que “c’est une faute d’avoir amené un imam qui a psalmodié une sourate. Le parlement n’est pas le lieu d’un office religieux. (…) Ce qui est important c’est que cela ne se reproduise plus et les mesures prises par bureau élargi sont une bonne chose.”
Faut-il simplifier les institutions bruxelloises ? “Le citoyen n’adhère qu’à ce qu’il comprend donc notre rôle est de simplifier et de rendre plus lisibles et efficaces nos institutions. Cela ne veut pas dire que les services de la COCOF vont disparaître, précise le président du parlement de la COCOF, mais que dans l’hypothèse d’une fusion ou disparition de la COCOF ces missions pourraient être repris en lien avec la Fédération Wallonie-Bruxelles.